Le 15 octobre 1958, une petite révolution prenait place sur le Boulevard de Belle-Rive,
à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne.
La foule se pressait pour entrer dans le tout premier supermarché français,
un Express Marché appartenant au groupe Goulet-Turpin.
Inspiré par le modèle des États-Unis, ils étaient les premiers à décider d’introduire ce concept en France.
A l’intérieur : La débauche
560 m² de surface, plus de 2 000 produits proposés,
et des nouveautés jusque-là jamais vues comme la viande pré-emballée,
qu’on achetait auparavant uniquement chez le boucher du quartier.
Si vous aviez une voiture, vous pouviez même la garer sur le parking pensé à cet effet.
Pour l’époque, le phénomène était totalement inédit.
A ce moment-là, on est habitué à une consommation locale.
On fait nos courses chez le petit producteur du coin, par le bouche-à-oreille.
Il nous salue chaque matin et nous connaît par notre prénom.
Chaque producteur a sa spécialité bien définie :
vous avez votre boulanger, votre maraîcher, le boucher, le poissonnier.
Dans les grandes villes, on se rend plutôt aux halles,
où la nourriture fraîche cueillie du jour s’étale devant nous.
Emile Zola en fait d’ailleurs une description très détaillée dans Le Ventre de Paris.
Et si l'on a besoin de produits un peu plus sophistiqués comme la lessive,
on se rend à la supérette du quartier, qui ne fait que quelques dizaines de m²
et propose une centaine de produits tout au plus.
Rien de faramineux.
Le choix est relativement simple : on accède principalement à des produits locaux,
et cela fonctionne très bien ainsi.
Les hypermarchés viennent bousculer ce tissu local en introduisant une nouvelle dimension : la surabondance de choix.
Soyons honnêtes. Qui n’aime pas avoir le choix ?
Le problème, c’est que le choix est une illusion, où se mêlent très souvent des incitateurs d’achat.
Sans s’en rendre compte, on entre dans une course où les grandes entreprises dépensent des millions d’euros pour nous donner la sensation qu’on choisit leur produit.
Et si cette abondance tant vantée…
nous avait éloignés de l’essentiel ?
L’illusion du choix s’est glissée dans nos vies sans qu’on y prenne garde.
Dans cette lettre, je vous montre à quel point
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