Publié le 15 Sep, 2025
Catégories : Domaine

Cher Monsieur Christian Remoissenet,

Ah ! la joie des avis en ligne !

Vous venez de décrocher le titre de Tripadvaurien de l'année (définition complète en bas de la lettre, pour les curieux). 

La performance est remarquable : vous avez réussi le grand chelem des complaintes hôtelières classiques :

Tout y est :

  • les prix « prohibitifs »
  • la nourriture « ordinaire »
  • la chambre « insalubre »
  • le service « inexistant ».

Au secours ! Zola est de retour.

Permettez-moi toutefois de rafraîchir quelques souvenirs, non pour vous — vous les connaissez — mais pour l’équipe Teritoria, afin de rappeler qu’elle fait bien son travail : sélectionner de belles maisons dont le but est simplement de donner un peu de bonheur à leurs hôtes.

C’est ce que nous nous efforçons humblement de faire ici, à notre mesure.

Acte I : La Saga de l'Arrivée

Tout a commencé cinq heures avant même de nous voir. Les coups de fil se sont succédés pour organiser l’heure de votre arrivée :

  • 11h : "Comment ça, arrivée à partir de 18h ? SCANDALEUX !"
  • 15h : "On sera en retard, on s’est arrêté acheter de l’Armagnac chez Darroze"
  • 17h30 : "Finalement, ce sera après 18h"
  • 18h30 : Tadaam ! Vous voilà enfin

OUF ! Tout ça pour ça.


Acte II : La Métamorphose

Et là, miracle ! La pluie tombait, certes, mais vos enfants s'éclataient dans une piscine à 30°, votre épouse souriait, et même vous, oui vous, commenciez à vous détendre. 

La soirée fut mémorable : arrivés à 20h30, vous n'avez quitté la table qu'à minuit. Un véritable marathon gastronomique ponctué de :

  • 2 verres de blanc à l'apéritif
  • 1 bouteille de Cahors Clos Marguerite 2019
  • 2 verres de moelleux pour le dessert
  • 2 digestifs

Pour quelqu'un qui trouvait la nourriture "ordinaire", vous avez fait preuve d'un bel appétit !

Acte III : Le Drame du Thé

Et puis vint ce fameux matin. 
8h00, sans crier gare, vous surgissez dans mon bureau (où je travaillais paisiblement en caleçon, soit dit en passant). 
- "Il me faut un thé !
La suite, nous la connaissons : une tempête dans une tasse de thé qui vous pousse aujourd'hui à demander notre exclusion de Teritoria.

Sérieusement ? Pour un thé matinal ?

C'est ce que j'appelle une réaction... proportionnée.

Épilogue

Voyez-vous, cher Monsieur, nous ne sommes pas un hôtel standardisé où un employé vous aurait servi ce thé avec l'enthousiasme d'un fonctionnaire un lundi matin.

Nous sommes une maison vivante, avec son âme, ses rythmes, et oui, même ses petites excentricités.

Comme servir le petit-déjeuner à partir de 9h, par exemple. Fou, n'est-ce pas ?

La vie est trop courte pour la passer à se battre pour un thé.

Profitons-en plutôt pour apprécier les bonnes choses : la piscine chauffée par le soleil, sous la pluie... Vos enfants au piano, les repas qui s'éternisent dans la bonne humeur et le sourire.

Bien à vous,

Patrick Duler
cuisinier-paysan


PS 1 : Tripadvaurien

* TRIPADVAURIEN, IENNE [ trɪpadvoʁjɛ̃ ] subst., néologisme ♦ Etymol. trip (anglais, voyage) ; advice (anglais, avis) ; vaurien (français - 1558 un bon vault-rien "mauvais sujet" →  personne peu recommandable, sans scrupules ni moralité.) ; 1♦ Auteur d'avis de voyage sans valeur ayant pour but de nuire à une personne physique ou morale. 2♦ Nouvelle espèce de plumitif, qui, souvent sous couvert de l'anonymat rappelant les sombres années de notre histoire se nourrit névrotiquement de propos calomnieux et diffamatoires. • ANT ne pas confondre avec un client donnant un avis subjectif éclairé et circonstancié basé sur des faits réels sans chercher à les dénaturer.

PS 2 Votre lettre et ma réponse Point par Point

"Bonjour,

Conformément à notre échange, vous trouverez ci-dessous le résumé des événements survenus au Domaine de Saint Géry.

J’ai effectué une réservation pour une nuit dans cet hôtel le 5 août dernier en vue d’un séjour d’une nuit du 19 au 20 août.
Le système de réservation en ligne proposait un tarif pour une suite avec deux adultes et deux enfants de 490 euros, mais au moment du paiement en ligne, le système d’encaissement demandait une somme différente de 600 euros.
J’ai donc contacté l’hôtel et la personne qui m’a répondu m’a envoyé un lien « corrigé » à 490 euros que j’ai honoré."


"Une première surprise m’est arrivée après le paiement, donc sans possibilité d’annulation car sur la confirmation de réservation, il était stipulé les phrases suivantes :
«
Le jour de votre arrivée, la Maison Duler vous accueille à partir de 18h. Attention de 13h à 18h, aucun accueil ni service ne sont assurés. »
J’ai donc vérifié que j’avais bien réservé un hôtel et non une chambre d’hôtes (ce qui aurait pu expliquer ces restrictions horaires si drastiques).

Il s’agissait bien d’un hôtel et j’ai donc appelé le jour de notre arrivée pour comprendre pourquoi il y avait une telle restriction dans un hôtel de luxe ou d’exception comme ils le prétendent. "

"La même personne m’a répondu qu’entre 13h et 18h la réception était bien fermée car la famille vaquait à d’autres occupations.
J’ai indiqué que je ne comprenais pas et nous nous sommes finalement arrangés pour arriver à 18h15."

"À notre arrivée, cette même dame nous a accueillis en nous vantant sans relâche les accomplissements de sa famille (mari et enfants) dans le domaine, notamment leurs cultures exceptionnelles,
leur eau de source incomparable, leurs jambons qu’ils élevaient car ils étaient les meilleurs du monde, leur savon de production artisanale, leur potager incroyable, et j’en passe.
Elle n’a pas manqué de nous faire passer par la boutique correspondante.
Nous avons été quelque peu surpris par cette autosatisfaction.
"

"Ensuite, elle nous a confirmé notre réservation et nous a présenté le menu unique qui allait nous être servi, à savoir entrée, plat, fromage et dessert pour 174 euros, et 70 euros pour les enfants (qui consistait en un même menu de plus petites parts).
Nous avons hésité face à ce prix élevé, mais nous étions quelque peu contraints car il n’y avait pas d’autres restaurants alentour à part une buvette."

"Elle nous a précisé que nous serions les seuls clients du restaurant. Cela nous a réellement étonnés pour un 19 août.
On nous a alors imposé un horaire, à savoir 20h30 pour le dîner, et nous espérions un menu très gastronomique à ce prix.
En réalité, nous avons eu un morceau de foie gras en entrée, un morceau de magret de canard en plat, un petit fromage rôti et une pomme au four, soit un menu certes bon mais tout à fait ordinaire et ne justifiant pas du tout un tel tarif.
De plus, à l’apéritif, nous avions demandé une assiette du fameux « meilleur jambon du monde » selon les dires de la propriétaire. Le jambon était rance et très dur, donc sans aucun intérêt, mais certainement profitable pour leurs économies puisque la petite assiette était vendue à 47 euros.
"

"Nous avons eu droit pendant tout le repas aux interventions de la propriétaire, Mme Duler, pour nous vanter à nouveau toutes sortes de réalisations, notamment qu’elle avait tout spécialement cueilli deux beaux paniers de légumes pour notre repas. Or, nous n’avons vu dans nos assiettes qu’une petite brunoise de légumes très maigre.

En résumé, il s’agissait vraisemblablement de personnes ne partageant pas les mêmes codes que nous, mais cela n’avait pas d’importance.

Après le dîner, un horaire de petit-déjeuner à 9h30 nous a été imposé, ce qui convenait à ma famille, bien que cela nous ait semblé inhabituel."

Nous avons passé la nuit dans la suite « La Cave » qui s’est avérée très humide, impossible à aérer, et nous avons été victimes de nombreuses piqûres de moustiques.
Je n’ai pu dormir qu’une heure, mais j’ai attendu 8h30 pour tenter de trouver de l’eau chaude afin de me préparer un thé car il n’y avait rien dans la chambre.
La porte du restaurant étant ouverte, j’ai constaté que la table où nous avions dîné la veille n’était pas encore débarrassée. J’ai alors interpellé le propriétaire que j’ai aperçu dans son bureau, pour lui demander s’il était possible d’obtenir de l’eau chaude.
Il m’a répondu que ce n’était pas l’heure convenue pour le petit-déjeuner. Je lui ai alors expliqué que je n’avais pas pu dormir en raison de l’insalubrité de la chambre et que je ne sollicitais pas mon petit-déjeuner, mais simplement de l’eau chaude dans une tasse, car je voyage avec mon propre thé.

Visiblement contrarié, il m’a ordonné d’attendre qu’il termine son travail.
J’ai acquiescé, de plus en plus surpris par les comportements de cette famille, et j’ai attendu dehors.
Cinq minutes plus tard, il m’a interpellé en me demandant ce que je faisais dans la vie.
Surpris par cette question, je lui ai répondu que je ne comprenais pas sa demande.
Il a alors insisté : « Je vous demande ce que vous faites dans la vie, c’est simple, non ? Je parle français… »
Malgré ma stupéfaction, j’ai indiqué être chef d’entreprise. Il m’a alors interrogé sur mon secteur d’activité. « L’aviation », ai-je répondu.
Il m’a expliqué que dans mon secteur, nous devions souhaiter tout obtenir immédiatement. Il s’est ensuite justifié du fait que nous avions dîné jusqu’à minuit et que sa famille n’était pas constituée d’esclaves.
"

Bien manger n'a jamais été aussi confus.
Comment reprendre le contrôle de votre alimentation, simplement, et avec plaisir ?
Accédez gratuitement à notre conférence "cuisine et santé"

Articles récents

0 commentaires

Vu dans les Médias

Notre travail mis en lumière par la presse et les médias

Copyright ©2006-2025 Domaine de Saint-Géry