Je me faisais la réflexion, l’autre matin, en taillant mes truffiers dans la rosée…
Et si la plus belle des avancées, ce n’était pas d’aller plus vite, mais de revenir à ce qui a du sens ?
Dans un monde pressé d’oublier ce qu’il est, nous avons choisi de nous souvenir.
Se souvenir qu’un animal n’est pas juste une matière première.
Qu’un produit de bouche, avant d’être une « tranche », est une histoire.
Qu’il faut du silence, de l’attention, et même un peu d’humilité pour donner naissance à un grand jambon.
Chez nous, un cochon ne naît pas pour disparaître en quelques mois dans l’anonymat d’une barquette.
Il naît libre, élevé à l’air, au vent, au silence.
Il fouille, il explore, il choisit ce qu’il mange, il prend sa place dans le paysage.
Il a le droit d’être un animal avant d’être un aliment.
Et puis vient le temps de l’affinage, ce compagnonnage silencieux entre la chair et le temps.
Pas de correcteur pour masquer l’impatience. Juste le souffle des saisons, les murs de pierre, l’ombre et l’humidité.
Cela ne se mesure pas en productivité. Cela se goûte. Cela se ressent. Cela se partage.
Tout cela, bien sûr, ne se fait pas en trois semaines, ni même en trois mois.
Il faut attendre. Observer. Écouter.
Il faut aimer assez le goût pour ne pas le forcer.
Je crois que nous sommes nombreux, aujourd’hui, à ressentir ce besoin-là :
Ralentir.
Revenir à ce qui compte.
Remettre du vrai dans nos assiettes, du lien dans nos gestes, de la gratitude dans nos plaisirs.
Alors oui, cette lettre est un plaidoyer
Alors non, je ne crois pas que la modernité soit dans le remplacement ou dans la vitesse.
Je crois qu’elle est dans le retour.
Retour au soin.
Retour à la patience.
Retour à l’élevage noble et à l’affinage lent.
Et si c’était cela, le luxe d’aujourd’hui ?
Ne plus céder à l’urgence.
Oser la lenteur pleine.
Et redonner au goût… le temps de naître.
Retrouvez tous nos jambons ici
Patrick Duler
Fondateur de la Maison Duler
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